Le plus grand handicap qu’on peut se créer soi-même quand on veut faire quelque chose avec un cheval, c’est d’oublier que le plus important est d’apprendre au cheval et non de réaliser l’exercice.
Quand on veut réaliser un exercice, et seulement ça, on va tout faire pour réussir et donc on va empêcher le cheval de faire des erreurs. On va le garder « bien entre les mains et les jambes », en ne lui laissant aucune possibilité de se tromper de trajectoire ou d’allure, on va le tenir bien court pour qu’il passe où on veut ou qu’il fasse ce qu’on veut… mais pendant ce temps, le cheval ne CHOISIT PAS de faire ce qu’on souhaite ! Il n’apprend pas à faire ce qu’on souhaite de lui-même.
Quand tout va bien, il est juste obéissant comme une gentille marionnette. Quand ça ne va pas, il ne prend des initiatives que pour essayer de NE PAS FAIRE ce que l’on veut pour finir par se résigner à obéir et faire ce que l’on veut si on persiste assez longtemps. Mais dans tout ça, à aucun moment, il n’a pris la décision de faire de lui-même ce qu’on attendait de lui.
Là est le piège du refus des erreurs, de la volonté de perfection, d’avoir un cheval qui ne se trompe pas.
La vérité est que même si le cheval fait ce qu’on lui demande il ne SAIT pas le faire de lui-même, il n’a jamais décidé de le faire.

Si au lieu de vouloir réussir l’exercice maintenant, tout de suite, on décide d’apprendre au cheval à faire VRAIMENT cet exercice de lui-même. Si on le met en situation de réussite et qu’il se trompe et qu’on accepte le fait que c’est normal de se tromper quand on apprend quelque chose ! Si on recommence juste tranquillement en essayant de simplifier au maximum et qu’on corrige s’il se trompe encore sans agacement en étant juste le bon professeur dont le cheval a besoin. Il va peut-être se tromper encore 17 fois ou 27 fois mais si on continue à corriger et qu’à la moindre bonne réponse alors on arrête tout et qu’on félicite on va se retrouver avec un cheval qui au lieu d’obéir bêtement va se mettre à REFLECHIR et à CHERCHER la bonne réponse ! Et ça ça change tout !

Par exemple : si tu veux apprendre à ton cheval à passer sur une passerelle étroite, au lieu de l’empêcher de mettre les pieds à coté, tu peux déjà commencer par une passerelle pas trop étroite. Et tu peux l’amener bien droit face à la passerelle pour que le plus simple soit d’aller dessus, tu peux regarder sur la passerelle l’endroit où tu veux qu’il mette le pied, sans le bloquer avec ta longe ou tes rênes/jambes et s’il se trompe on recule et on corrige et on y retourne, encore et encore et au premier pied sur la passerelle ! On arrête tout, tout de suite et on va brouter ! Ne te demande pas si c’était un hasard, récompense ! Hasard ou pas c’est ce que tu voulais et ça se fête !
En procédant ainsi tu apprends à ton cheval à CHOISIR de mettre le pied VOLONTAIREMENT sur la passerelle ! 

Accepter les erreurs du cheval se dire qu’elles sont la voie royale pour la compréhension et le partenariat te mènera tellement plus loin ! Plus loin que tu ne serais jamais allé(e) dans ta quête de l’exercice réussi !
Ceci est valable pour ton cheval… mais aussi pour toi ! TU APPRENDS, NOUS APPRENONS TOUS, chaque jour, en continu. Nous apprendrons toujours et ce chemin plein d’erreurs qui conduit à la vérité est un magnifique voyage qui durera toute la vie ! !