La première chose que les cavaliers devraient avoir en tête avec leurs chevaux c’est de les aider à être CONSCIENTS de ce qu’ils font, d’être des professeurs là pour les aider à COMPRENDRE ce qu’ils attendent d’eux et non des marionnettistes juste préoccupés de faire bouger leur corps comme ils le veulent !

Un “bon cheval” est habituellement un bon petit soldat qui fait ce qu’on lui demande sans moufter ….. Triste non ?

Ne pensez-vous pas qu’un cheval qui comprend ce qu’on attend de lui donnera un résultat tellement plus positif ?

Parlez au cerveau de votre cheval, à l’individu qu’il est, ne vous limitez pas à parler à ses pieds ou à son encolure.

Là tout de suite vous lisez ce message et vous pensez : oui, bien sûr c’est évident ! Mais repensez à votre dernière séance, cette préoccupation était elle présente ? Peut-être pas tant que ça !

Ne restez pas focalisé sur ce fichu exercice, raté ou réussi, ça n’a pas la moindre importance si votre cheval ne l’a pas COMPRIS !
On peut ne pas réussir un exercice et qu’au final ce soit bien plus bénéfique pour le cheval qui commence à comprendre ce qu’on attend de lui, qu’un exercice que le cheval a réussi parce qu’il était guidé pas à pas mais dans lequel il n’a rien appris !

Il est plus intéressant de laisser le cheval chercher par lui même et de corriger ses erreurs, que le guider pas par pas sans lui permettre la moindre initiative.  Il apprend parce qu’on lui explique ce qu’il ne doit pas faire comme dans son troupeau !
En effet, les chevaux ne disent pas à leurs subordonnés ce qu’ils peuvent faire, ils se contente d’expliquer ce qu’ils ne DOIVENT pas faire (ne pas s’approcher de cet individu ou de la nourriture, ne pas traîner trop loin derrière, ne pas s’approcher d’eux, etc.)

Le cheval qui apprend doit donc avoir le choix entre tous les comportements possibles, de multiples portes même celles qui ne sont pas les bonnes. Pour lui expliquer laquelle est la bonne, on va simplement refermer celles où on ne veut pas qu’il passe, poliment quand il essaiera de les ouvrir. Si on ne le punit pas, mais qu’on explique qu’ici ce n’est pas possible, cela va l’inciter à en essayer une autre, puis une autre jusqu’à ce qu’il trouve la bonne, où le laissera entrer. Certains vont parfois essayer d’ouvrir plusieurs fois une mauvaise porte, mais c’est le signe qu’ils cherchent ! Cela va évidemment l’aider à utiliser son cerveau et à chercher à comprendre ce qu’on attend de lui, beaucoup plus que de que de murer toutes les mauvaises portes et de ne lui en laisser qu’une possible.

Un exemple concret avec la direction montée :
On peut bien sûr tenir le cheval, le garder bien fermé entre mains et jambes, il n’a ainsi qu’une direction possible, il ne peut pas commettre d’erreur, on a des résultats rapides mais le cheval n’a appris qu’à s’y soumettre.

Ou bien on peut le monter rênes longues et le laisser aller trop à droite sur une foulée avant de le remettre sur la bonne trajectoire et de tout lâcher, le laisser faire une foulée à gauche avant de le remettre encore une fois sur la trajectoire qu’on a choisie et ainsi de suite. Ainsi le cheval apprend que pour être tranquille, le plus simple est d’aller tout droit. Il a appris à ouvrir la bonne porte parce qu’on a refermé les autres, on a peut-être mis un peu plus de temps à avoir un résultat visible, mais il sait ce que nous faisons ensemble.

Mais pour que le cheval puisse avoir “la place d’apprendre”, “la place de comprendre”, il faut que l’humain soit prêt à lâcher ce fameux controle absolu, cette fameuse volonté de tout gérer à chaque instant, qu’il laisse à son cheval le droit de s’exprimer et de commettre des erreurs et c’est loin d’être la partie la plus facile du deal.
Mais le jeu en vaut la chandelle car le petit soldat devient un partenaire, positif, heureux de faire ce qu’il fait, enthousiaste et responsable de lui-même.

Votre cheval ira au bout du monde avec vous si vous lui expliquez, au lieu de vous contenter de le faire obéir à des ordres !

Valérie

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