Chacun sa route, chacun son chemin …
Un humain qui félicite un cheval, lui manifeste son enthousiasme face à une réussite ! Il est heureux et veut communiquer cette joie à son partenaire équin ! Félicitations vocales aigües , claques de joie sur l’encolure, caresses aussi enthousiastes qu’énergiques sont ses moyens d’exprimer sa satisfaction !
Le cheval est-il heureux que son cavalier soit content , peut être… mais que gagne-t-il lui ?
Un vrillage d’oreilles par un ouiiiiii strident, alors que si on y réfléchit bien tous les sons de satisfaction produits pas les chevaux sont graves et tous les sons de mal-être aïgus …
Quelques bonnes vieilles claques sur l’encolure qui feraient fuir n’importe quel cheval en liberté…
Un assaillement affectueux avec une énergie qui justifierait un départ au galop …
Et si quand on veut féliciter son cheval au lieu de juste exprimer NOTRE joie du moment on se disait que LUI a fait quelque chose de bien et que
Alors pense à quelque chose qui LUI fait plaisir, une paix royale à l’autre bout de la longe, une félicitation vocale plus grave et sereine (les chevaux ont une ouïe bien supérieure à la notre), le choix d’être touché ou pas, le plaisir d’être touché dans un endroit qui lui ferait plaisir à LUI (connais-tu les zones où ton cheval aime être touché ?), l’autorisation de brouter deux minutes ! Car c’est bien lui que tu veux récompenser, pas toi !
Donc quand tu t’approches pour le féliciter, regarde le et s’il te regarde et vient à toi, super tu peux le toucher de la façon qu’il aime, mais s’il détourne le reegard, tourne la tête en essayant de fuir le contact, RESPECTE LE !
Toi, tu n’aimes pas être touchée par certaines personnes même si elles seraient très heureuses de le faire non ? Que ressens-tu quand une personne insiste et finalement te touche sans ton consentement, même juste en te mettant la main dans les cheveux très gentiment ? Ce n’est pas confortable n’est-ce pas et tu n’apprécieras pas davantage cette personne après ce contact non consenti…. au contraire tu t’en méfieras, alors que tu prendras confiance en quelqu’un qui a respecté ton refus. Alors accepte ça de la part de ton cheval et peut-être que pour le moment la meilleure des récompenses sera que tu ne t’approches pas et que tu le laisses tranquille.
Ne t’en veux pas de l’avoir félicité d’une façon inconsidérée jusqu’à aujourd’hui, ne lui en veux pas de ne pas avoir envie d’être touché ! Sois plus calme, plus sereine, plus respectueuse de ses envies et bientôt c’est lui qui viendra te demander un contact physique.. mais si tu passes par dessus sa volonté et que tu le lui imposes à chaque fois que tu es contente, toute sa vie il redoutera ce contact si joyeux pour toi, si “malaisant” pour lui !
Dans la vie, comme avec les chevaux, grandir, c’est le mal !
Devenir adulte nous fait perdre la spontanéité, l’envie de jeu, l’auto-dérision et le sens de l’humour. Toutes ces choses tellement importantes quand on veut interagir avec des animaux. Il n’y a qu’à voir comment se comportent la plupart des chevaux avec les enfants pour en être persuadé !
Alors, si on arrêtait de se considérer comme des adultes, si on arrêtait d’être sérieux, austère, fermé, rigide et qu’on arrêtait de vouloir travailler nos chevaux pour jouer avec eux une bonne fois pour toutes ! Ca serait le paradis !!!
Profite de la vie avec ton cheval, pense au bonheur que c’est de l’avoir, retrouve cette gaieté du jour où tu as décidé de l’acheter et étonne-toi de ses progrès, fête les, ris, amuse toi au lieu de ne penser qu’aux problèmes et aux choses qui ne fonctionnent pas ! Ta vie avec ton cheval et ta vie sans ton cheval seront tellement plus douces et agréables.
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Cette photo c’est un souvenir joyeux de Maroussia qui venait de sauter un ENORME buisson juste pour garder sa trajectoire parce que j’avais mal calculé la distance, là elle m’a vraiment époustouflée !
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Ne grandis-pas c’est un piège 😉
Valérie
Quand on veut changer ses habitudes, au départ c’est très difficile, le cheval ne fait pas ce qu’on veut et on ne sait pas vraiment pourquoi ! On n’y arrive pas c’est tout, c’est agaçant et c’est très frustrant.
Ensuite on commence à apprendre, on SAIT ce qu’il faut faire, baisser ou monter son énergie, ne pas tirer sur la longe ou sur les rênes, ne pas utiliser le stick directement, utiliser notre focus etc… mais on a du mal à changer, on se rend compte de nos erreurs uniquement si on nous le dit… on avait pourtant l’impression que c’était bon !
Un super moyen de passer par dessus ces problèmes est de se filmer parce que même si au départ on ne voyait pas grand chose, au fur et à mesure qu’on apprend, on VOIT sur la vidéo de notre séance ces moments où l’on n’a pas fait ce qu’on voulait.
Les moments où on a utilisé le stick trop tôt, pas utilisé du tout le focus, où on a tiré sur cette fichue longe, ou gardé l’énergie à fond… On râle, quelques fois on s’en veut et on se botterait les fesses .. mais il ne faut surtout pas le faire !
VOIR ses erreurs soi-même sur sa vidéo, ACCEPTER que notre corps ait fait autre chose que ce qu’on voulait, c’est le premier stade pour parvenir à le contrôler !
Quelques jours/semaines plus tard, on fait le geste qu’on ne voulait pas faire, on met pas assez ou trop d’énergie, on place mal notre focus et juste après on s’en rend compte c’est le : “OUPS I DID IT AGAIN”, mais comme on est encore avec le cheval, c’est une TRES bonne nouvelle parce qu’on peut recommencer directement en essayant de faire mieux !
Puis on s’en rendra compte au moment où on le fait.
Puis on se rendra compte au moment où on allait le faire et on pourra se reprendre.
Puis petit à petit les “Oups I did it again” disparaîtront et on contrôlera notre corps, notre énergie et donc notre cheval !
Ce schéma d’apprentissage est tout à fait normal, quand on n’est pas adepte de Britney, on parle des 4 étapes de la compétence (clique ici pour plus d’infos à ce sujet) :
Au départ on est dans l’incompétence inconsciente, on ne sait pas qu’on ne sait pas !
Puis on passe à l‘incompétence consciente, on sait qu’on ne sait pas.
Puis arrive LE CHAOS, ce moment où on sait qu’on ne sait pas, on sait ce qu’on ne veut plus, mais où on a du mal à voir ce qu’on doit faire. Si on reste dans son coin il peut durer longtemps. Si on se fait aider on passe au stade suivant !
On arrive la compétence consciente, (on se rend compte qu’on sait maintenant)
Puis on passe à la compétence inconsciente, on n’a plus besoin de penser pour faire et faire bien !
Pour t’en rendre compte pense à l’apprentissage de la conduite … aujourd’hui tu es en compétence inconsciente plus besoin de réfléchir à la pédale d’embrayage ou de frein pour prendre un virage même vite en te glissant dans la circulation 😉
Alors oui, on fera encore d’autres “Oups I did it again” pour des exercices plus avancés, mais on saura que c’est juste avant que tout aille mieux et on les prendra de façon de plus en plus positive en ayant une pensée pour Britney ! 😉
Valérie
PS : Si tu ne connais pas cette vieille chanson de l’année 2000 tu peux cliquer ici pour l’écouter 😉
Quand tu auras tendance à t’agacer ou à te laisser marcher sur les pieds, pense à lui ou à elle, à ce professeur si bienveillant mais aussi carré et volontaire, ça t’aidera à devenir une meilleure prof pour ton cheval !
Notre cheval se fie seulement à deux choses : ce que nous faisons et dans quel état d’esprit nous le faisons
Si je suis dans l’instant
Ceci peut très bien commencer à être travaillé en carrière ou dans un pré. A chaque repère correspond une allure si on les multiplie les chevaux ne sont quasiment jamais dans la même allure en même temps. C’ets un jeu aùusant et une excellente base de travail.
Une fois que ce travail a été fait en milieu sécurisé, on peut commencer à le faire en extérieur.
En groupe chacun peut démarrer à cet arbre par exemple, pas avant et pas après. Là est le début de l’indépendance !
Le but est que le cheval soit connecté à son cavalier pas au copain.
Par la suite, tujours à la maison puis en extérieur, vous pourrez jouer à vous dépasser sans changer d’allure, puis choisir de trotter ou galoper chacun son tour avec l’autre cheval calme comme sur la vidéo ci-dessous avec Maroussia qui broutait pendant qu’Aslan galopait puis Aslan broutait que Maroussia galopait.
Mais cela commence simplement par le contrôle réel et indépendant des transitions.
Te concentrer et concentrer ton cheval sur la précision de ces transitions en mode jeu va aussi connecter le cheval à vous et renforcer ton leadership, leadership dont ton cheval a besoin pour se sentir rassuré en extérieur.
Mais n’oublie pas : ne te stresse pas, ne t’agace pas : c’est un jeu !
Si c’est raté cette fois, applique toi un peu plus la prochaine et n’oublie pas de récompenser ton cheval quand il fait un effort, soit en le laissant brouter, soit en lui permettant de marcher tranquillement près du copain dans la zone la plus confortable pour lui.
Tu trouveras beaucoup d’autres infos sur l’éducation du cheval monté en extérieur avec la série de vidéos de formation sur l’extérieur (Découvre la en cliquant ici ) car l’indépendance dépend de nombreux autres facteurs. Tout est lié 🙂
Avoir le sens de l’humour quand on travaille avec des animaux, rire des ratés et des confusions est un rempart très solide contre les blessures de notre ego !
En effet, quand quelque chose ne fonctionne pas comme on veut, on a deux options :
la négative : être frustré, râler, se facher, pûnir , abandonner… où notre ego entre en jeu au maximum …
la positive : rire, réfléchir, analyser, recommencer… où notre ego ne risque rien puisque nous ne le mettons pas en jeu, il ne fait pas partie de la donne !
C’est toute notre progression qui est en jeu dans ce choix que nous faisons consciemment ou inconsciemment.
Alors faisons le choix conscient d’une progression joyeuse et gaie en prenant du recul sur nos erreurs ou de celles de notre cheval et rigolons un bon coup juste avant de réfléchir et de recommencer !
Un bon exemple avec Maroussia ici qui hier soir avait décidé de tout sauter ! Juste avant elle m’avait déjà sauté un bidon métallique debout de l’arrêt me collant une bonne trouille au passage (je ne demande jamais de sauter les bidons métalliques debout, car il y a un sérieux risque de blessure si le cheval se rate).
Du coup je lui ai proposé de sauter.. mais je ne sais pas pourquoi elle avait décidé de sauter le bidon tout seul à droite sur l’écran au lieu des deux que je lui proposais, plus le cone qui était à l’arière plan derrière le bidon, elle m’a même proposé de sauter les poteaux des chandeliers à coté ! ^^ De plus sur ce bidon tout seul il y avait mes lunettes de soleil donc je ne tenais vraiment pas à ce qu’elle le saute … ^^ Bref, après une bonne rigolade. J’ai repris sur un cercle plus petit et dans l’autre sens, puis j’ai redemandé les 2 bidons dans l’autre sens 2 ou 3 fois avant de revenir dans le sens initial qui posait problème.
J’ai donc été jusqu’au bout de mon plan mais sans me sentir frustrée ou agacée par ce qu’elle me proposait. J’ai arrêté mon bout de séance sur ce passage où j’ai obtenu ce que je voulais au départ en l’envoyant brouter une dizaine de minutes avant de reprendre, pour faire autre chose, un peu plus tard.
Voici la vidéo :
Alors on profite, on se détend, on découvre de nouvelles choses et c’est vraiment super !
Et puis vient l’heure du retour, on remballe ses affaires, on fait la route et on rentre chez soi … pas toujours le meilleur moment de ces petites ou grandes vacances …
Parce que chaque fois que je rentre chez moi après quelques jours loin de la maison, c’est une joie énorme de les retrouver, comme une nouvelle découverte de ce cadeau de la vie qui est d’être la partenaire de Maroussia, Aslan, Tonerre, Leïa et Hetkala ! Les revoir me fait chaque fois comme un bond de mon coeur dans la poitrine quand ils lachant la botte de foin pour venir m’accueillir avec ce petit hennissement tout doux ou qu’il me farfouillent dans les cheveux du bout du nez dans un bon grooming familial !
Je pense que toi aussi tu as la même joie à retrouver ton partenaire, alors enregistre cette joie, ce saut dans ta poitrine au moment où tu l’as revu en rentrant et garde ce souvenir bien au chaud pour les jours où ce fichu canasson ne fera pas ce que tu voudras ! Ca t’aidera à être plus juste de te rappeler à quel point il peut te manquer et à quel point tu l’aimes !
Vouloir réussir quelque chose est un excellent moteur mais n’oublie pas que tu es son professeur, que la réussite de ton élève n’est pas un devoir pour toi !
Ton seul devoir est d’être le meilleur professeur possible pour lui.
Le fait que ton cheval ne fasse pas ce que tu souhaites n’est pas du au fait qu’il t’en veuille mais à la façon dont tu lui as présenté les choses. Vois comment rendre ce que tu proposes plus facile ou plus intéressant à ses yeux. Chasse loin de toi l’agacement et la frustration, reconsidére la situation en tenant compte de son point de vue.
Rappelle toi surtout à quel point tu l’aimes, au lieu de te focaliser sur le problème du jour et prends du temps pour réfléchir à ce que tu peux changer dans ta façon de présenter les choses pour l’aider à comprendre ou à avoir de l’intérêt pour ce que tu proposes..
Prends les choses comme une énigme intéressante à résoudre au lieu d’une insulte personnelle et tout ira mieux !